Wiki Les Royaumes de Feu

les Votes du Concours de Wordmark de Noël 2023 ouvriront le 20 novembre.
Les Concours sur les thèmes de La Prophétie et Le Souffle du Mal réouvriront à la même date.
(voir le Planning des Concours de Wordmark)

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Prologue :

Sunny couvait d'un regard bienveillant ses oeufs. Elle était sûre qu'ils seraient parfaits. De toute façon, même s'ils étaient bizarres comme elle, ils seraient quand même parfaits à ses yeux. Le reflet des lunes les couvrait d'une lueur apaisante. Soudain, l'un s'agita, l'autre commença à se fendiller.

- Grésil ! hurla Sunny. Ils arrivent !

Un Aile de Glace arriva bientôt. Il regarda l'Aile de Sable, puis ses oeufs, les yeux remplis d'amour. Les oeufs s'agitèrent, plus frénétiquement encore et furent bientôt craquelés de partout. 

- Tu crois qu'ils me ressembleront plus à moi ou à toi ? demanda Grésil.

- Peu importe répondit Sunny. Tu les aimeras quand même hein ?

- S'ils te ressemblent, alors je risque de tomber amoureux d'eux.

Il caressa afectueusement la joue de son épouse qui rit. Il l'aimait comme elle était, petite, pas commune, bizarre gentille... Sunny était parfait, elle aussi. 

Les oeufs prirent du temps à s'ouvrir, si bien que la nuit était avancé lorsque le premier éclot. Un petit dragonnet sortit sa tête toute frêle de l'oeuf. C'était un mâle.

- Gouark ? dit-il.

Les deux parents le regardèrent remplis de joie. Il avait les écailles blanches et des yeux verts ronds. Il cassa entièrement la coquille et regarda ses parents. Puis, curieux, s'approcha de Grésil et le renifla, lui escalada la patte.

- Regarde, il a la blancheur d'un Aile de Glace décrivit Sunny, mais il a mes yeux et ma forme et l'aiguillon venimeux des Ailes de Sable. Et si on l'appelait... Crotale ?

- C'est une merveilleuse idée.

Le petit hybride s'accrocha à la patte de son père et se roula en boule. Il devait être épuisé. La nuit se poursuivit sans que l'autre dragonnet ne pointe le bout de son nez. Grésil s'inquiéta, mais Sunny le rassura : 

- Il devra prendre le temps qu'il faudra, je suis sûre que ça ne va pas tarder.

Le petit Crotale s'était endormi depuis longtemps lorsque sa soeur sortit de son oeuf. Le ciel pâle était nimbé des tâches blanchâtres et dorées de l'aurore. Ses écailles étaient bleu foncé, presque noir et quelques écailles dorées parsemaient ses flancs. Ses griffes étaient extrêment crantées, même plus que son père et elle avait un aguillon venimeux. Elle ne semblait pas très curieuse comme son frère, mais se contenta de se débarrasser des morceaux de coquille sur elle et de se dresser fièrement sur ses pattes.

- Elle ne nous ressemble pas du tout dit Grésil. 

- Ce n'est pas grave, elle est quand même très belle dit Sunny. Tu veux lui choisir son nom ? 

- Si tu veux. Je vais l'appeler... Aurore Pâle.  




Chapitre 1



Dans la journée...



Sunny n'appréciait pas l'idée de montrer ses enfants au public du Repaire du Scorpion. Mais Grésil avait tant insisté qu'elle avait fini par céder.

- Après tout, il faut qu'on montre aux habitants du Repaire nos enfants pour qu'ils reconnaissent leurs futurs dirigeants non ? avait insisté Grésil.

- Ils ne devront pas me tuer pour accéder à la tête du Repaire non ?

- Qui voudrait tuer une aussi adorable créature que toi ?

- Je ne suis pas une adorable créature. Je suis Sunny.

- Roh, allez, dépêchons-nous.

Sunny n'avait jamais voulut diriger le Repaire. Mais au moins si c'était elle et Grésil, elle serait à peu près sûre que de bonnes choses s'y passent. Et puis, Épine avait tellement insisté ! Sunny et Grésil se dirigèrent vers le grand balcon qui donnait une vue sur la ville à couper le souffle. Plusieurs dizaines de dragons, peut-être même des centaines étaient réunis, excités qu'on officialise la nouvelle. Déjà que les rues étaient exiguës, la jeune dragonne de Sable se demanda comment tant de dragons pouvaient tenir dans si peu de place.

Sunny laissa Grésil se mettre sur le devant du balcon. Il parla puis un dragon de Mer apporta leurs enfants. La foule réunie gronda d'extase.

- Ils sont vraiment intenables se confia l'Aile de Mer à Sunny. Aurore Pâle m'a même griffé !

- Ils découvrent le monde Océan, c'est normal. Le rassura Sunny. Ils seront plus sages en grandissant

« Comme Gloria pensa l'Aile de Sable. Depuis qu'elle est reine, elle nous accorde tellement peu de temps... »

Son cœur se serra. L'Aile de Pluie sarcastique lui manquait. Mais elle était si loin ! Sunny se promit de lui montrer ses enfants. Mais avant, elle devrait les amener à Épine. Elle s'imaginait sa réaction lorsqu'elle apprendrait qu'elle serait grand-mère !



Grésil volait depuis plusieurs heures, sa fille sur les ailes. Elle se recroquevilla, comme pour se protéger de la hauteur. Pourtant, ils volaient à basse altitude. Un garde lui proposa de prendre la dragonnette sur lui, mais il refusa. Elle paraissait si fragile, si frêle ! Elle n'avait que quelques jours seulement en même temps. Cependant, le médecin leur avait dit qu'elle serait de constitution faible tandis que son frère serait, lui, robuste.

Enfin, le palais de la reine Aile de Sable fut en vue. Grésil réprima un soupir de soulagement. Il était satisfait d'arriver car il était -il ne voulait pas l'admettre- épuisé.

- C'est ça notre maison ? demanda la petite dragonnette.

- Non, ici c'est chez ta grand-mère, la reine Épine.

- C'est vrai je suis une princesse ? Mais pourquoi j'habite pas dans le château ?

- Parce que nous, avec ta mère, on dirige le Repaire du Scorpion, là où tu es née et qu'on doit y rester pour veiller dessus.

- Bah pourquoi moi je suis pas avec Épine ?

- Parce que tu as besoin de nous petite dragonnette.

- Pff, même pas vrai !

- Allez, tais-toi, on est bientôt arrivés.

Aurore Pâle obéit. Elle regarda Crotale. Il paraissait un peu trouillard comme ça, fermement cramponné au dos de sa mère, les yeux écarquillés de peur. Ils atterrirent dans la cour où se dressait majestueusement la stèle de la reine Oasis. Plusieurs soldats s'inclinèrent, Sunny paraissait gênée. La petite dragonnette réprima un soupir. Après tout, c'était une princesse, c'était normal que les gardes s'inclinent.

Le palais était simple, mais merveilleusement décoré. Il y avait tant de marbre, de tapisserie, de sculptures !

- Où est Épine ? demanda Sunny à un garde.

- Elle devrait revenir dans la soirée répondit-il. Elle avait à faire à Possible-Ville, mais elle ne devrait plus tarder.

En effet, une dragonne couleur sable avec des tâches brunes atterit peu après majestueusement dans la cour. Aurore Pâle admira sa démarche confiante et déterminée. L’Œil d'Onyx ornait fièrement son cou et une tiare frontale décorait son front. Dès qu’Épine vit sa fille, son regard s'illumina comme un soleil au zénith.

- Sunny !

- Maman ! Ça faisait longtemps !

- Je suis si contente de te voir mon petit soleil...

Mère et fille s'étreignirent. Puis, lorsqu'elles se séparèrent, Sunny était rayonnante de bonheur.

- Tu ne devinera jamais ! s'exclama-t-elle

- Alors dis-moi !

- Tu es grand-mère !

La petite Aile de Sable s'écarta et laissa voir Aurore Pâle et Crotale. Pourtant, la nouvelle ne provoqua pas la joie d’Épine. Dès que son regard passa sur sa petite-fille, il devint aussi dur que la pierre. Et à ce moment là, tout ce qu'Aurore Pâle retint de sa grand-mère, c'était qu'elle ne lui pardonnerait jamais d'être née.




Chapitre 2



(Point de vue d'Aurore Pâle)

Quelques jours plus tard...



J'étais sûre d'une chose. Même si j'étais la petite-fille d’Épine, elle ne m'aimait pas. Chaque fois que je passais devant elle, son regard devenait mauvais et agressif. Pourquoi ? Je n'en avais pas la moindre idée. En tout cas, moi je préférais vivre ici que dans notre maison du Repaire du Scorpion, au moins au château il n'y avait un certain Aile de Mer de ma connaissance pour m'embêter. Il était vieux et parlait à longueur de journée, sans cesser de me rabrouer.
J'aimais bien jouer avec Crotale aussi. La cour avec la stèle de la reine Oasis était suffisamment grande pour qu'on puisse s'y battre tranquillement. Mais le problème, c'était qu'il était bien plus nul que moi au combat. Le battre à tous les coups c'était lassant à la fin. Heureusement que Maman n'en savait rien, elle s'inquiéterait trop pour nous. Et après, elle disait que j'étais faible. N'importe quoi.

Je me réveillai tôt ce matin, même si le soleil était déjà haut dans le ciel et dégageait une agréable chaleur. Je déambulai dans les couloirs à la recherche de mon père. J'aimais bien Grésil. Il voulait souvent nous faire jouer mais lorsqu'il insistait, moi je lui répliquai que jouer c'était pour les petits. Et lui me contrait souvent en disant que j'avais à peine 1 mois. Mais de toute façon, je ne m'abaisserai jamais à « jouer ».

Je ne trouvai pas mon père. Soudain, j'entendis des éclats de voix. Elles s'exprimaient avec agitation. Curieuse, elle se dirigea vers ses voix. Elle reconnut celle, fluette de sa mère et l'autre, un peu plus grave de sa grand-mère.

- Tu sais très bien ce qui arrivera quand elle sera grande Sunny ! Tu aurais dû la tuer !

- Mère ! Crois-tu vraiment qu'elle voudra te tuer ? Elle n'oserait pas, regarde comment elle est adorable !

- Une prétendante au trône me suffit Sunny. Je ne veux pas d'elle.

- Moi si ! Tu sais aussi bien que moi que la tuer à la naissance serait cruel !

- Écoute moi bien Sunny. Je sais très bien que ce ne sera pas toi qui voudra l'Œil d'Onyx. Mais tu sais ce que Lune Claire m'a dit ? Elle m'a révélé que ce serait la parente de ma parente qui prendrais ma place. Et je ne veux pas que ce soit elle. Elle va nous mener à la perte.

- Non ! Elle ne fera de mal à personne ! Je l'éduquerai comme il le faut et je te prouverai que tu as tort.

Je vis Maman sortir de la salle, furieuse. Elle posa son regard sur moi et dit :

- On s'en va ma chérie. Préviens ton frère.

- D'accord !

Je n'aimais pas voir Maman comme ça. Elle devait être très en colère envers Épine. Mais je distinguais dans ses yeux une forme de... tristesse ? De ce que je connaissais d'elle, elle était toujours souriante, gaie, joyeuse. Et d'un optimisme phénoménal. Je ne pouvais pas l'imaginer triste.

Je trouvai Crotale encore en train de dormir sur son tapis en soie favori, rouge brodé d'or. Je le secouai sans pitié :

- Debout lézard paresseux ! On s'en va !

- Moi aussi j'aime les chameaux dodus.. Hein quoi ? D'où est-ce que tu sors cette expression ?

- On s'en fiche, Maman a dit qu'on partait !

- Pourquoi ?

- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ? Debout maintenant !

Crotale se leva, encore à moitié endormi. Nous sortîmes de la chambre et nous dirigeâmes vers la cour où Papa et Maman. Papa lui paraissait désolé et contrarié, Maman était surtout furieuse.

- Mettez-vous sur notre dos ordonna-t-elle d'une voix sèche. Et qu'on s'en aille le plus vite possible.

J'obéis à Maman, bien tentée de répliquer que je savais voler seule. Mais ce n'était sans doute pas le moment de l'énerver. Cramponnée au dos de Papa, j'attendis qu'il s'envola, ce qu'il ne tarda pas à faire. Nous arrivâmes dans la nuit au Repaire du Scorpion. J'étais épuisée. Je montai vite dans ma chambre et m'endormis aussitôt.

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